La dépression du post-partum a longtemps été un sujet caché et même tabou. Aujourd'hui, on en parle de plus en plus. Le déclencheur est bien évidemment l'accouchement. Et oui, même un évènement heureux peut enrôler une dépression !
Il y a différentes causes :
- les changements corporels : la grossesse, l'accouchement et le retour de couche sont des moments qui fragilisent l'organisme. Celui-ci a besoin de beaucoup plus d'apport en nutriments et donc en vitamines et minéraux. Si ces derniers sont insuffisants alors on peut déclencher un état dépressif. Il faut donc bien se nourrir (fruits et légumes à favoriser) et aussi bien souvent prendre des compléments alimentaires (attention bien vérifier leur adéquation avec la grossesse). Ces conseils valent pour la période de grossesse mais aussi les quelques mois qui précèdent l'accouchement (chose que les médecins semblent oublier).
- le jeu des hormones qui bat à plein régime durant la grossesse, à l'accouchement et au moins un mois après, le temps que le cycle reprenne son rythme. C'est indéniable, cela crée des états d'âme qui sont différents selon les personnes. Il nous faut juste les accepter comme étant passagers. Il faut aussi que l'entourage soit compréhensif.
- Le bébé est un déclencheur de souvenirs : la venue de bébé peut venir fouiner dans un passé douloureux, retourner les liens que nous avons eu avec nos parents...etc. Une psychothérapie ou un travail d'introspection peut être nécessaire.
- Une cause qui est un peu dérengeante pour le corp médical mais la péridural a de nombreux effets, différents selon les personnes. A mon expérience, je ne la supportais pas. J'ai eu un baby blues pour mes deux accouchements avec et absolument rien pour mon troisième accouchement sans. Un fait qui m'est personnel mais que je préférais tout de même citer. D'autant plus que pour mon deuxième accouchement la péridural m'a mis dans un état proche des gens qui prennent des drogues. J'ai tout de même vécue une sortie de corps. C'est plutôt désagréable pour un tel évènement.
- Etre une nouvelle maman c'est changé complètement son emploi du temps. La venue de bébé nécessite beaucoup de soins et de travail supplémentaire. La fatigue se fait sentir et peut parfois dégénérer en épuisement général laissant lui aussi place à la dépression.
Il faut savoir qu'en France même si nous disposons tout de même d'un système favorisant (congé maternelle, congé parental, suivi de grossesse pris en charge par la sécurité sociale...), notre société laisse tout de même la femme enceinte ou nouvelle maman dans une grande solitude. J'ai pu voir une société traditionnelle africaine où la femme qui vient d'accoucher est entourée pendant 40 jours par des proches qui s'occupent de faire le ménage, de la nourrir et de lui faire des soins tels que massages... Inutile de dire que dans une telle société il y a très peu de dépression post-partum.
Nos sociétés modernes ne nous préparent plus non plus au rôle de maman. Cela peut laisser vivre aux femmes un certain stress face à quelque chose qu'elles devront apprendre sur le tas.
Notre monde nous impose aussi l'image du parfait parent que nous essayons tous de devenir. J'ai pu voir des mamans qui s'épuisaient à tout vouloir gérer à la perfection. Ne nous voilons pas la face. C'est impossible. Il faut lâcher prise et accepter d'être une maman imparfaite qui fait de son mieux (pas plus que son mieux).
On dit souvent à tord encore que si on vit une dépression post-partum on en aura forcément une autre au prochain accouchement. Certaines femmes sont terrorisées à cette idée et ne veulent plus d'autres enfants. Je peux vous assurer que ce n'est pas juste et si on s'est bien remise de cette expérience, qu'on en a tiré des leçons alors la prochaine aventure sera différente. J'ai moi même fait une dépression post-partum pour mon deuxième enfant. Je peux vous dire que ma troisième grossesse et mon troisième accouchement ont été merveilleux.
Pour tous ceux qui veulent de plus amples informations, je vous renvoie vers un site qui m'a beaucoup aidé :
http://www.maman-blues.fr/